Stratégie DCA (Dollar‑Cost Averaging) : investir périodiquement sans stress
Comprendre et appliquer le DCA : investir une somme fixe à intervalles réguliers pour lisser la volatilité et réduire le risque de timing.
Je préfère les stratégies que je peux exécuter même quand je suis fatigué. Le DCA (Dollar‑Cost Averaging) coche cette case : même montant, même jour, encore et encore. Pas besoin de deviner le « bon moment », et je dors mieux.
C’est quoi, exactement ?
- J’investis un montant fixe (ex. 200 €) à une fréquence fixe (ex. mensuelle).
- J’achète plus d’unités quand le prix baisse et moins quand il monte.
- Le prix d’achat « moyen » se lisse dans le temps → moins de variance liée au timing.
Objectif : réduire l’impact de mes émotions et des aléas à court terme. Ce n’est pas magique ; c’est une politique d’exécution.
Quand c’est pertinent (et quand ça l’est moins)
Pertinent :
- Horizon long (10+ ans), préférence pour la simplicité et la constance.
- Univers large et diversifié (ex. ETF monde) avec frais inférieurs à 0,3%.
- Environnement de coûts faibles (0 € ou frais fixes faibles par ordre).
Moins pertinent :
- Frais de transaction élevés à chaque achat.
- Besoin de liquidité à court terme (2–3 ans).
- Univers trop concentré/risqué où l’allocation prime sur le timing (stock picking).
Comment je le mets en place (setup)
- Compte titres/PEA selon le pays et la fiscalité.
- Un seul ETF monde capitalisant à faibles frais (ex. MSCI ACWI/FTSE All‑World).
- Virement automatique le même jour du mois.
- Ordre d’achat programmé juste après le virement.
- Revue semestrielle : je vérifie que tout est toujours aligné (frais, allocation).
Option : augmenter le montant quand mes revenus montent (indexation simple).
Exemple simple (mécanique)
Si je place 200 € chaque mois :
- Mois A : prix 100 € → 2 parts.
- Mois B : prix 80 € → 2,5 parts.
- Mois C : prix 120 € → 1,67 part.
Au lieu d’acheter 6,17 parts d’un coup à un prix arbitraire, j’ai lissé le prix d’entrée et réduit le risque de « tomber au plus haut ».
Pièges et biais à éviter
- Changer les règles à chaque gros titre de presse.
- Arrêter après une baisse parce que « ça fait mal ».
- Empiler les frais (courtier + ETF + change + ordres).
- Oublier la trésorerie d’urgence (6–12 mois de dépenses).
- Ignorer la fiscalité (dividendes, plus‑values, enveloppe).
DCA vs. « lump sum » (tout investir d’un coup)
Statistiquement, investir tout de suite sur un marché haussier a souvent un meilleur rendement attendu. Mais je préfère le DCA quand :
- je veux réduire le regret si le marché chute après mon achat,
- je valorise la discipline et la sérénité plus que le rendement espéré maximal.
Je peux combiner : 50% maintenant + 50% en DCA sur 6–12 mois.
Variantes utiles
- DCA « indexé » : augmenter de X% par an pour suivre l’inflation/revenus.
- DCA « palier » : passer de mensuel → bimensuel quand le drawdown dépasse −20%.
- DCA « stop » : suspendre seulement si j’ai besoin de liquidité (règle explicite).
Conclusion
Le DCA n’essaie pas de battre le marché ; il m’aide à me battre moi‑même (biais, stress, procrastination). Montant fixe, fréquence fixe, frais bas, univers large, horizon long. C’est ennuyeux—et c’est pour ça que ça marche pour moi.
